Artiste : Patricia Dubien
Formée à l’école des beaux-arts de Saint Etienne, l’artiste Patricia Dubien est notamment présentée lors de l’expo universelle de Shangaï en 2010.
Elle réalise ensuite de nombreuses expositions temporaires à la galerie Jacques Lévy à Paris, ainsi qu’à la maison de la culture de Le Corbusier. Constamment impliquée dans les œuvres caritatives, elle participe à la réalisation des cartes d’Amnesty international.
Outre ces talents reconnus de peintre, Patricia est également photographe et enseigne à l’école nationale supérieure d’architecture de Saint-Etienne (ENASE).
Site internet : www.patriciadubien.com
Texte par Bernard Point :
« Car enfin qu’est-ce que je suis devant la peinture de Patricia Dubien ?
Un questionnement à l’égard de son infini, un vertige à l’égard de son horizon, un milieu entre ciel et terre. Infiniment éloigné de comprendre les plaines, la limite des espaces et leur principe sont pour moi invinciblement cachés dans un secret difficilement pénétrable, également incapable de voir le néant d’un paysage infini où je me pers en interrogations.
C’est ainsi que dans un premier temps, je ne vois devant moi que de plats paysages découpés de lignes bocagères jusqu’à l’horizon. De plus près en lisant le titre des oeuvres, j’y découvre l’évidence de couleurs dominantes: bleu, jaune, marron, etc…Quelquefois les cartels deviennent à peine plus bavards en apportant des précisions tout aussi sommaires: bleu marine, citron vert…
Pourtant c’est à partir du titrage de ces constats élémentaires, que je prends conscience de l’infini de ces images qui se concentre dans le fini radical de la peinture. Face à moi, un aplat de couleur monochrome à l’huile occupe souvent la moitié inférieure de la toile, qu’il nomme en affirmant la force infinie de sa présence. En position frontale devant la muralité picturale d’une construction qui porte d’autres éléments de couleurs contrastées empilés sur le soubassement. Le poids de ces couleurs maçonnées font souvent grincer des accords de ton, inversant les illusions de lointain.
Par exemple un premier plan de couleur froide, par ce qu’il est surmonté d’une bande colorée étonnamment chaude, fait la perspective en réaffirmant la verticalité de la peinture. Patricia coupe aussi dans le vif en faisant suinter entre ces fonds de couleur unie, des lignes hasardeuses d’encre de chine noire.
La peinture à l’huile épaisse et opaque semble se scinder en laissant apparaître la liquidité de blessures horizontales. Le fini des formes peintes se déchire sur l’infini de profondeurs obscures. Ces lignes fracturées et brisées ne me font plus croire à des alignements d’arbres et de haies, mais percent la peinture d’interstices d’un infini profond. […] ».